artiste plasticien franco-algérien
Né le 2 mars 1971 à Constantine
MOHAMED KHADDA
PARCOURS ARTISTIQUE
À partir de 1973, le peintre participe à la réalisation de plusieurs peintures murales, collectives ou personnelles, dont le Monument aux Martyrs en 1981 à M’Sila. Dans les années 1980, il illustre aussi des recueils de poésie, et rassemble les dessins correspondants dans Feuillets épars liés et inédits, en 1983. L’artiste a toujours gardé un fort engagement politique, œuvrant simultanément à la constitution de sections algériennes au sein de la Ligue des droits de l'homme et d'Amnesty International.
“Pour avoir su de nouveau faire être le charme de l'élémentaire, il a fallu que Khadda fût un magicien. Il fut, dirais-je, plutôt un géomancien, celui qui lit les signes dans le sable et qui, surtout, commence par les y tracer. (...) Mais ni passé, ni présent, ni avenir : dans les toiles, les dessins de Khadda, se donne à lire ce qui, éternel, confond en lui passé, présent et avenir.”
Mohammed Dib, 1994
C’est en 1947, alors qu’il travaille dans une imprimerie, que Mohammed Khadda rencontre Abdallah Benanteur, un autre artiste fondateur de la peinture moderne algérienne. Il s’inscrit alors dans une école de dessin par correspondance et réalise ses premières œuvres. Avec son ami, il arrive à Paris en 1953 ; il continue à dessiner, milite pour l’indépendance de l’Algérie et adhère au Parti communiste.
Deux ans après cette reconnaissance, Khadda rentre en Algérie où il participe à l’exposition Peintres algériens à Alger. Il est membre fondateur de l’Union nationale des Arts plastiques (UNAP), à travers laquelle il défend la peinture non-figurative et théorise l’influence de l’art arabe traditionnel. Dans sa peinture, Mohamed Khadda cherche en effet, en ayant recours à l’abstraction, à créer une écriture de signes, revendiquant leur omniprésence dans la culture arabe mais aussi chez des peintres occidentaux comme Paul Klee. Parmi ses œuvres les plus notables, on peut citer Bivouac en 1961, Alphabet libre et Moissons en 1963. L’État algérien lui achète Sahel en 1965.
Mohammed Khadda est décédé en 1991. De nombreux musées et centres culturels, en particulier en Algérie et en France, lui ont rendu hommage l’année suivante.
OEUVRES EMBLEMATIQUES
(c) CC - Atelier de Mohamed Khadda, 1986
« Pour avoir su de nouveau faire être le charme de l'élémentaire, il a fallu que Khadda fût un magicien. Il fut, dirais-je, plutôt un géomancien, celui qui lit les signes dans le sable et qui, surtout, commence par les y tracer.(...) Mais ni passé, ni présent, ni avenir : dans les toiles, les dessins de Khadda, se donne à lire ce qui, éternel, confond en lui passé, présent et avenir. » Khadda, 1930-1991 (introduction de B. Epin, textes de M.-G. Bernard, M. Dib et P. S
L’artiste s’inspire du graphisme du tronc d’olivier pour représenter les sinuosités abstraites de sa peinture.
L’artiste est un des représentants des Peintres du signe, il s’inspire de l’écriture arabe et la retravaille dans une démarche abstraite.
Bibliographie
M.-G. Bernard, Khadda, Alger, ENAG, 2002.
A. Mansour, « Mohammed Khadda » in Dictionnaire des artistes algériens, 1917-2006, Paris, L’Harmattan, 2006.
D. Mahhamed-Orfali, Chefs-d'œuvre du Musée national des beaux-arts d'Alger, Alger, 1999.
Algérie, expressions multiples (Baya, Issiakhem, Khadda), avant-propos de Henri Marchal, introduction de Kateb Yacine, textes de Jean Pélégri, Jean de Maisonseul, Benamar Mediène et Michel-Georges Bernard, Paris, Cahiers de l'ADEIAO, n° 5, 1987.
Khadda, Paris, Institut du monde arabe, 1996.
Hommage à Mohammed Khadda, Alger, Musée national d'art moderne et contemporain, 2011.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammed_Khadda
Ecrits de Khadda :
Khadda affichiste (textes de Khadda), Alger, Bibliothèque nationale d'Algérie, 2006.
Aquarelles de Khadda (textes de Michel-Georges Bernard, Habib Tengour, Mohammed Khadda), Alger, Galerie M'hamed Issiakhem, Office Riadh El-Feth, 1986.
Éléments pour un art nouveau suivi de Feuillets épars liés et inédits, Alger, Barzakh, 2015.