Né le 2 mars 1971 à Constantine
ADEL ABDESSEMED

Adel Abdessemed devant son oeuvre "Décor", 2012
PARCOURS ARTISTIQUE
C’est d’abord par son opposition à l’exotisme orientaliste qu’il se définit. Par rapport à des peintres fidèles à cette tradition de peinture orientaliste, Abdessemed veut incarner un autre art algérien.
Il étudie à l'École régionale des beaux-arts de Batna de 1986 à 1990, avant d’intégrer l'École supérieure des Beaux-Arts d'Alger en 1990. Son départ en 1994 est fortement influencé par l’assassinat du directeur de l’école, Ahmed Asselah, et de son fils, dans l'enceinte même de l'établissement.
L’artiste poursuit sa création à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon de 1994 à 1998 puis à la Cité internationale des arts de Paris de 1999 à 2000 ; il effectue également des séjours à New-York et à Berlin. Fortement marqué par Joseph Beuys, Abdessemed est rapidement encensé par le marché de l’art et acheté en particulier par le collectionneur François Pinault.
ENTRE PROVOCATION ET ENGAGEMENT
" J'adore les oppositions dans tous les domaines. Je déteste ce qui est formaté, homogène. Un monde hygiénique et sans conflits est impossible. "
Adel Abdessemed, extraits d’un entretien avec Anne Bonin, Artpress Spécial, octobre 2004, n°25
Les travaux d'Abdessemed ont également suscité de fortes oppositions. C’est le cas pour son œuvre Don't Trust Me, représentant des animaux abattus à coups de masse, mal reçue aux États-Unis, au point que l’Art Institute de San Francisco décida d'annuler son exposition.
Mettant en scène la violence dans beaucoup de ses œuvres, le plasticien est accusé de se complaire dans cette théâtralité sans faire preuve d’engagement, prenant le risque d’inciter son public à la reproduire. Accusation à laquelle il répond en expliquant qu’il est mû avant tout par la volonté de susciter une réflexion.
DES OEUVRES EMBLÉMATIQUES

Cette sculpture immortalise le coup de tête de Zinedine Zidane à l’italien Marco Materazzi durant la finale de la coupe du monde de football de 2006. La sculpture a été achetée par le Qatar en 2013 et est désormais exposée de façon permanente à la Corniche de Doha au Qatar.

Ce squelette de 17m de long suspendu dans l’espace et le temps et surnommé « mon chéri » fait référence aux vanités occidentales de la Renaissance, soulignant ainsi l’aspect éphémère de la vie.

Réalisée en fils de fer barbelé, cette composition de quatre Christ a été présentée en Europe au musée Unterlinden de Colmar. Elle fait échos au célèbre retable d’Issenheim présenté au même endroit.
Bibliographie :
A. Mansour, “Adel Abdessemed” in Dictionnaire des artistes algériens, 1917-2006, Paris, l'Harmattan, 2006.
P. – A. Michaud (dir.), Adel Abdessemed Je suis innocent, cat. exp., Paris, Steidl/Centre Pompidou, 2012. Textes d’Emmanuel Alloa, Patricia Falguières, Pamela M. Lee, Tom McDonough et Philippe-Alain Michaud.
Adel Abdessemed, Entretien avec Pier Luigi Tazzi, Arles, Actes Sud, 2012.
Hélène Cixous, Ayaï. Le cri de la littérature. Accompagné d'Adel Abdessemed, Paris, Galilée, 2013.
Hélène Cixous, Insurrection de la poussière. Adel Abdessemed, Paris, Galilée, 2014.
http://www.laviedesidees.fr/Adel-Abdessemed-la-violence-a-l.html
http://www.telerama.fr/sortir/adel-abdessemed-le-paradoxe-de-l-art-contemporain,120204.php
http://www.lesinrocks.com/2012/10/08/arts/coups-et-blessures-11310124/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Adel_Abdessemed
http://www.laviedesidees.fr/Adel-Abdessemed-la-violence-a-l.html