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Né en 1976

Entretien écrit 

Mourad Krinah nous parle de son travail d'artiste et de commissaire d'exposition. Il aborde notamment la place qu'occupe l'art dans la ville d'Alger.

MOURAD KRINAH

biographie

Mourad Krinah est un artiste, graphiste freelance né à Alger. Après l'obtention de son bac, il s'est inscrit en biologie à l'université de Bab Ezzouar, avant de se rendre compte qu'il était davantage inspiré par le métier d'artiste. Il passe le concours d'entré à l'École supérieure des beaux arts d'Alger en 1999 et en ressort en 2006.  Krinah a toujours eu une prédisposition pour le dessin qu'il pratique depuis l'âge de 3 ans. ​

Aujourd'hui il est surtout reconnu pour son travail de détournement de photographies qui ont fait le buzz dans les médias. En plus de sa pratique artistique, Krinah est aussi un acteur important de la scène culturelle algéroise. Il est l'un des artistes à l'origine du collectif Box 24 qui organise notamment l'exposition Picturie Generale. Fort du succès des deux premières manifestations artistiques, une troisième édition est prévue. 

ENTRETIEN

Quel a été votre parcours ?

 

M. K  : Je suis entré dans la filière design graphique de l'ESBA, j’ai donc d'abord suivi les cours du tronc commun avant de me spécialiser avec des modules spécifiques en design et décoration d'intérieur. J’ai ensuite quitté l'école en 2006 avec mon diplôme. Mais j’ai commencé à travailler très tôt, alors même que je suis encore étudiant, car il y a une très forte demande de designers à l'époque, ce qui est moins le cas actuellement.Ce que j’aime c’est « faire des images ». J’ai commencé à exposer à Alger dès 2003, à l'Institut français et à l'ESBA par exemple.

Comment vous est venue l'idée de créer un collectif ?

 

M.K : J’ai le sentiment qu'il faut se réunir, être un collectif pour réussir ou tout du moins avancer. En 2008, je crée avec un ami le collectif Box 24 qui se compose de résidences, de rencontres et d’expositions. Box 24 a duré jusqu'en 2011-2012. Entre-temps, il y a eu le grand festival culturel Panafricain en 2005. Ce festival Panafricain est un déclic pour moi, je me dis qu'il n'y a jamais eu de grande manifestation avec des artistes de ma génération. C’est pourquoi j’ai eu envie de réunir plein d'artistes d'Alger, d'Oran et d'ailleurs.  

Qu’est-ce que Picturie Générale ?

 

M.K : Dans cette volonté de réunir plein d’artistes, je décide de monter avec des amis une exposition. On souhaite que cela se fasse dans un espace alternatif, qui n’est pas dédié à l’art habituellement. Finalement, l'opportunité qui se présente à nous, c’est d'exposer à l'école Artissimo dans la rue centrale Didouche. Il y a  des cours de musique, de dessin etc. et la gérante voulait un espace galerie en plus. Du coup, notre collectif Picturie Générale se monte à l’occasion de cette exposition dans cet espace en 2012.

Le nom du collectif, Picturie Générale est un jeu de mot avec les « alimentations générales », l'idée c'est que ce soit une petite exposition proche du quotidien des gens. La grande majorité des œuvres exposées dans le cadre de Picturie Générale est produite exprès pour l'exposition. Avec ce collectif, on souhaite montrer « L'art d'ici et de maintenant ».

Comment avez-vous organisé cette exposition et quelles ont été les suites ?  

M.K : L'exposition est auto-gérée, tout le monde s'y met pour organiser l’événement ensemble, ça dure un mois. La première a été un succès, comme on le souhaitait il y a une concentration dans un même endroit de plusieurs artistes, tous jeunes. L'avantage de cette exposition c'est que les jeunes artistes ne sont pas noyés dans la masse comme dans les grosses expositions. La génération des artistes exposés se trouve entre 20 et 35 ans. Cette première exposition en 2012 a suscité l’envie que le phénomène se propage pour qu'il y ait de plus en plus de représentations.

Pour la seconde édition, on a pu bénéficier de l’ouverture d’un nouvel espace appelé “La Baignoire”. C’est en 2013, qu’un chef d'entreprise a créé ce lieu et il a choisi Picturie Générale pour l’ouverture.

 

Au niveau des ventes, on avait vendu quelques oeuvres durant la première édition, pour la seconde, on avait pu vendre plus de la moitié de ce qui était présenté et lors de la dernière édition tout a été vendu.

(c) Tout droits réservés La Baignoire, Alger

Quelle est la récurrence de l'événement ?

 

M.K : Je souhaite pouvoir donner un rendez-vous régulier. Cependant, je me suis rendu compte qu’une fois par an c'est un peu trop compliqué parce chacun a ses propres projets. En plus, le collectif ne veut pas se pérenniser dans un seul espace et on ne souhaite pas non plus être subventionnés .

Pour la prochaine édition que nous sommes entrain de préparer, cela se passerait dans un ancien marché actuellement en friche. Ce lieu devrait être prêté par un riche propriétaire, contacté par le patron de la Baignoire qui nous avait déjà reçu.  

Avez-vous un catalogue de l'exposition ?  

 

M.K : Oui, pour la première édition, le catalogue était numérique.

Plus tard, la maison d'édition Barzakh m'a contacté pour un projet pour le MUCEM, j’en ai profité pour demander de l'aide pour un catalogue de l'exposition papier. La maison d'édition a accepté et on a pu réaliser un catalogue papier pour la seconde édition.

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